Mélenchon en ce moment c’est un truc intelligent et un truc idiot par jour. Le truc intelligent, c’est sa tirade sur la diplomatie française après l’intervention militaire en Syrie. Le truc idiot, c’est la tentative de culpabilisation des Français – qui n’y sont pour rien, comme pour la Shoah – avec la Méditerranée devenue un « cimetière » de migrants. Un discours qui critique la loi asile et immigration votée ce lundi 23 avril 2018.
« N’oubliez jamais que nous parlons devant un cimetière ! Celui des 30 000 qui sont morts dans la Méditerranée, à la fin d’une colonne sanglante, celle de viols et de tueries tout le long de la route ! Jamais mesdames et messieurs, quels que soient les mots que vous emploierez, nous ne désespérerons de construire en France une image de l’humanité universelle à laquelle nous croyons. »
Le leader de La France insoumise, malgré ses envolées géopolitiques de qualité, voit sa popularité et sa crédibilité redescendre dès lors qu’il passe à la politique migratoire. Que voulez-vous, on ne refait pas un logiciel de gauche trotskiste mâtiné de franc-maçonnerie, celui qu’on appelle communément l’idéologie droit-de-l’hommiste. Les accents lyriques de notre Jaurès national se cassent le nez devant la dureté du réel : l’immigration massive choisie par la dominance est un fait, et un fait douloureux pour de nombreux Français confrontés à ce nouveau voisinage. Les élites, elles, ont le cul bien au chaud.
« On a vu comment de la peur de l’autre au mépris de soi, il y a peu... De la peur de l’autre au mépris de soi il y a peu, du mépris de soi à la haine de l’autre, il y a encore moins. »
Mélenchon a raison d’un point de vue moral. Mais en l’occurrence, il ne s’agit pas de « haine de l’autre », l’expression préférée de nos élites non élues : uniquement d’une légère inquiétude quant à la destruction programmée de la France. Mélenchon a plus raison d’un point de vue économique, d’ailleurs il est applaudi par Marine Le Pen à ce sujet :
« Le problème n’est pas celui de la gestion des arrivées, le problème est celui de la gestion des départs, [que] le problème ça n’est pas de viser immigration zéro, c’est de viser émigration zéro, c’est-à-dire que chacun vive heureux là où il se trouve. »
Mais cela ne résout rien : les hordes continuent à affluer parce que les sbires habituels du pouvoir profond – qui ont la même formation idéologique que Mélenchon – ouvrent nos frontières en paralysant la justice et l’État de droit. L’utopie d’un monde où chacun, riche ou pauvre, serait heureux, n’est peut-être pas la meilleure façon de s’adresser aux Français. La politique, c’est ici et maintenant, pas demain et ailleurs.
« N'oubliez jamais que nous parlons devant un cimetière : celui des 30 000 qui sont morts dans la Méditerranée, à la fin d'une colonne sanglante de viols et de turies tout le long de la route. »#PJLAsileImmigration #LoiAsileImmigration #DirectAN pic.twitter.com/n2OaDcTUbX
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 23 avril 2018
Déjà culpabilisés à mort avec la Shoah, que ce soit celle des années 40 ou celle d’aujourd’hui – les faits divers opportunément transformés en « antisémitisme » –, il y a fort à parier que les Français finiront par devenir indifférents aux noyés de la Méditerranée, un « crime contre l’humanité » qu’on essaye de leur imputer.
Un jour, après les juifs et les migrants, les Français seront accusés d’avoir exterminé les Indiens, puis les dinosaures...